top of page
Le simple salut du tigre et du dragon​​


Le salut est un élément essentiel de la pratique car il permet d'ouvrir une porte vers le monde intérieur. La particularité des Arts du Poing, ou Arts Chevaleresques, que l'on nomme improprement arts martiaux, avec ou sans majuscules, est de se référer à une tradition généralement issue d'Extrême Orient. Or, que ce soit en Chine, au Japon, en Corée, au Vietnam, en Inde, en Malaisie, en Indonésie, en Thaïlande et dans tous les autres pays concernés, cette tradition inclut nécessairement le rituel du salut. Et le salut est l'ultime marque de respect envers cette tradition. Il est le rituel de passage entre l'être vulgaire, celui qui ne sait pas, et I’ initié ou, du moins, celui qui cherche à savoir et à progresser sur la Voie et dans une voie issue d'Extrême 0rient. Il est également le rituel de passage entre un lieu vulgaire, où l'on peut faire n'importe quoi, et un lieu consacré à la pratique et à |'étude de la Voie.

Dans la tradition il permet à la fois de se purifier soi-même et de purifier le lieu de la pratique. Le salut est un rituel mais aucun rituel ne peut avoir lieu sans salut. Il est donc un rituel essentiel.

Il est malheureusement souvent oublié, négligé, critiqué puisque cette notion de rituel fait peur. En latin classique « ritus ›› signifie simplement « selon la règle ›› et implique une notion de rectitude, de droiture. Il n'est donc pas ici question de religion ou de secte mais simplement de respecter une règle. Étymologiquement celle ou celui qui ne la respecte pas devient « per-versus » puisqu'il se situe en dehors ou à côté de cette règle ce qui, de tous temps et en tous lieux, à été considéré comme perturbateur. ll semble qu'iI soit préférable d'accepter de se rectifier afin, simplement, d'emprunter la Voie.

Le Daodejing (Tao Te King) de Laozí (Lao Tseu) explique simplement: « Lorsqu'un être évolué (Zhengren -littéralement être qui a trouvé la rectitude) entend parler de la Voie, il la suit simplement. Lorsqu'un être éduqué entend parler de la Voie tantôt il la suit, tantôt il s'en écarte. Lorsqu'un crétin (Xiaoren - littérallement "petit être " ou "homme de rien ") entend parler de la Voie, il éclate de rire. Si le crétin n'éclatait pas de rire en entendant parler de la Voie, la Voie ne serait plus la Voie. ››

Il existe plusieurs saluts (Jingli).

Le grand salut implique cinq respects particuliers:
le respect de la pratique;
  le respect de l'outil de la pratique (arme ou bâton...);
  le respect de l'espace de la pratique (lieu de la pratique);
  le respect de |'enseignant;
  le respect des pratiquants;
  éventuellement, en cas de démonstration, le respect du public (élément extérieur).
Il représente donc un cycle complet.

bottom of page